Le Windmill d'amsterdam
Compte-rendu réalisé par Mr De, sous l'oeil, le controle et après approbation du coach et du groupe :
En quelques six années, ce tournoi a réussi à devenir l'un des plus gros
évènements européens d'Ultimate Frisbee.
40 équipes d'Open s'affrontent en 5 rondes de Swiss Draw, avant de faire
des quarts/demis/finales; ce qui fait que chaque match se fait rencontrer
deux équipes de niveau équivalent.
Place donc aux Masters, "représentants du meilleur de sa génération",
comme nous qualifiait Pierril, sélectionneur et coach de cette
paradoxalement jeune équipe: nous sortions ensemble pour la première fois.
Et comme le porte la ville sur son frontispice: "Heldhaftig, Vastberaden,
Barmhartig", comme autant de journées.
Jour 1 - Heldhaftig (Héroïque)
NTM - M.U.C (Munich)
Dans le coin gauche, n'ayons pas peur des mots, un pick-up. Certes, les
joueurs qui le composent sont expérimentés, mais tout le monde le sait,
c'est le fait de se connaître, les habitudes de jouer ensemble et les
automatismes qui forgent les grands collectifs.
Dans le coin droit, des jeunes allemands frais et prêts à en découdre.
Pierril et les vieux briscards tacticiens de l'équipe rappellent quelques
règles de bon sens, et les consignes de jeu de l'équipe. Inutile de jouer
le physique, nous avons d'autres atouts.
Nous prenons l'échauffement un peu à la légère, un peu à contre-temps. De
fait, nous n'avons aucune habitude commune, ou si peu.
Un exemple trivial: notre cri de guerre n'est pas défini.
0-3
Cette entame difficile sonne comme un rappel à l'ordre. Le fait que nous
ne nous connaissons pas/peu ne doit pas servir de cache-misère ou
d'excuse. Nous sommes précisément là pour construire et aller de l'avant,
pas pour constater.
Nous reprenons les basiques, et entamons la remontée.
Le milieu de match est plus équilibré, et l'on parvient à recoller au
score, MAIS le coach ne peut pas se servir de ses plans de rotations
préétablis (par binômes; trinômes) car les joueurs rentrent sans qu'on ne
leur demande. Le staff fait preuve de pragmatisme et adapte le curseur.
La fin de match, en revanche, nous échappe. Manque de fraîcheur? de
lucidité?
10-11
Comme Mathew, notre capitaine, le diagnostique, nous avons oublié à la fin
d'imposer notre tempo, et trop voulu copier le leur, plus rapide.
Au final, notre première rencontre se solde par une défaite d'un point, ce
qui n'est pas catastrophique pour le classement en Swiss Draw.
D'un point de vue collectif, cela permet au staff d'ajuster ses
perspectives d'évolutions. Il y a des bases solides, certains points
positifs, d'autres à travailler. rien que de très classique pour une
équipe en construction, mais le staff doit cacher une part de déception.
NTM - Red Light (Amsterdam)
C'est nous qui sommes dans le rôle des jeunes. Les Grand Master locaux se
connaissent très très bien et affichent une énorme maîtrise du disque.
Bien que les atouts soient distribués de manière totalement différente,
voire opposée, par rapport au premier match, la physionomie sera
identique.
Une entame à sens unique, où leurs longues assoment les points.
Un gros milieu à notre avantage.
Une fin qu'ils emportent, pas aussi facilement, mais le résultat est là.
Une défaite de deux points pour continuer la série.
13-15
Le staff broie un peu plus de noir qu'il ne veut le montrer, et nous
reproche un manque de combativité.
Du positif tout de même. Nous sommes là pour travailler (aussi), et nous
avons réussi à accrocher deux configurations de match différentes. Nous
avons commencé à mettre notre zone en place, le vent se levant.
NTM - Hardfish (Hamburg)
Une équipe Open allemande classique, donc solide et efficace.
Nous avons l'envie de prouver notre vraie valeur d'une part, et des
conditions météo favorables d'autre part: pluie, vent, luminosité de fin
de journée nuageuse.
Nous alternons force middle et zone.
Le match est plus accroché que les deux précédents, mais le résultat
identique: une défaite de deux points.
13-15
Les vis ont été serrées, mais il reste encore du jour entre les plaques. A
nous de nous tirer vers le haut pour faire une deuxième journée plus
respectable.
Gaillardo nous rejoint, puisqu'il ne pouvait être là dès vendredi matin.
Jour 2 - Vastberaden (Déterminé)
Firenze ne jouera plus, blessé (légèrement) de la veille.
NTM - Sun (Créteil)
Une équipe française qui se fera assomer par notre sérénité dans des
conditions météo très difficiles (pluie et vent forts) donc à notre
avantage.
Nous mettons tout de même quatre points à enfoncer le dernier clou dans le
cercueil francilien.
15-8
Nous ne sommes plus à un paradoxe près: c'est le moment de la première
victoire que choisi le coach pour nous passer une soufflante (méritée). Il
n'a pas apprécié cette fin de match traînante, et la manière en général.
Olivier se blesse à l'épaule et ne jouera plus de la journée.
NTM - Friselis (Versailles)
Nous ne cacherons pas que Friselis était loin de son équipe type,
réquisitionnée par les différentes sélections nationales.
Nous abordons tout de même le match avec sérieux et l'envie de continuer
dans la dynamique enfin amorcée.
Friselis n'arrive pas à se désenclaver de notre zone.
Score sans appel
15-4
Ce match était certes facile, mais a prouvé à l'équipe qu'elle était
capable d'être forte du début à la fin d'un match, solidaire et combative.
C'est pendant ce match que s'est subtilement mis en place l'Esprit
d'Equipe, ce sentiment imperceptible et indéfinissable qui unit les
joueurs dans un collectif, et aide à se sortir des situations difficiles.
D'un (tout petit) point, nous ne sommes pas dans les vrais quarts, et
jouons donc les 9-16e places.
(Mais il faut relativiser: ce point ne pouvait, d'après le tableau de
point, être pris contre Friselis. Or, si nous gagnions ce point en battant
plus amplement les Suns au match précédent, nous devions avoir en dernier
match de poule l'Open Russe (1 pt en plus d'écart contre le Sun), Flying
Bisc (2 pts en plus) ou Rebel Ultimate (3 pts en plus ou davantage), en
lieu et place de Friselis. Pouvions-nous espérer passer 10 points d'écart
ou plus à ces formations-là? Un début de réponse lors de notre finale).
NTM - Solebang (Cham)
Cette équipe suisse a tout donné lors du match précédent pour tenter
d'arriver dans les 8 premières. Elle se présente à court de souffle, alors
que nous sommes en pleine confiance de nos moyens.
L'écart est trop grand, mais nous ne laissons pas l'occasion passer
d'assurer notre confiance en nous.
15-2, une demi-heure avant la fin du temps.
Un peu de récupération ne fera pas de mal à nos corps, somme toute de
Masters.
NTM - Mooncatchers (Bruxelles)
Un match de très grande tenue, qui ouvre le top ten au gagnant.
La fatigue nous fait retomber dans nos premiers travers, mais nous avons
acquis quelques habitudes en chemin, les premiers automatismes paient, et
nos shémas tactiques commencent à prendre racine. Le staff aussi nous
cerne mieux, et appelle les lignes avec plus de finesse.
L'entame est sévère: 1-5.
Puis nous plaçons notre rythme, on est rigoureux, combatifs, solides et
solidaires.
Nous remontons, et sommes en tête à la mi-temps 8-7, puis reprise et 9-7.
Les Belges accusent le coup, et nous montons à 14-10.
Mais il sera écrit que les extrémités de match ne sont pas notre point
fort. Ils arrivent à 14-13 avant que la messe ne soit dite.
15-13
Jour 3 - Barmhartig (Miséricordieux)
Stephen ne joue pas, à cause d'une légère entorse, mais Olivier nous
rejoint
NTM - Open Russie
Ils ont une réputation de joueurs très, voire trop rugueux.
L'usage le confirme et ajoute une touche latine de pinaillage sur les
calls.
Nous étions avertis, et prenons cela comme un excellent test match, même
si une part de l'équipe a déjà fêté notre classement final dans les dix
premiers.
Leur physique supérieur au notre, mais également la météo très très
venteuse, nous fait sortir deux cartes "ruses" de notre poche de Master.
Une défense de zone qui accentue leur fébrilité, et le bon vieux "huck'n
D'" (balancer une longue, puis défendre).
De ce fait, le match est équilibré tout du long, jusque 10-11.
A ce moment, leur chance se fait plus présente pour catcher des hammers et
longues, et peut être que nous baissons un peu de régime.
En tout cas, on arrive à 11-13, et l'on décrête le match à 14, puisque le
temps est terminé. Personne dans notre équipe, dans leur équipe, ni même
la table ne saura alors que le match devait se jouer à 15 sans limite de
temps.
Inutile de chercher à réécrire l'histoire.
11-14.
Alors quels enseignements tirer de ce grand week-end?
Tout d'abord une équipe s'est indubitablement formée.
Nous avons assez de coffre pour pouvoir rivaliser avec des équipes open.
Pour pouvoir faire la différence en Slovénie, il faudra nous assurer de
bien commencer les matchs, et de mieux les finir encore.
Et nous avons notre week-end de préparation en juillet pour graver les
tactiques dans nos gestes.
Présents: Beun, Cédric, Cyril (+préparateur physique), Firenze, Fred
(entraîneur adjoint), FredChev', Gaillardo, Jano (+intendant), Ludo,
Matthew (cap.), Mr De, Nazim (blessé), Nico, Oliver, Olivier, Pablo,
Pierril (entraîneur), Pierrot, Plantou, Raff, Stephen.
N.B.: National Team Master, bien évidemment!
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